Libérées, le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale (T. Lecoq)
Aujourd'hui, je reviens vers vous avec une lecture qui change de mes habitudes: un essai. Mais pas n'importe quel essai: un essai sur les femmes et sur leur place, actuelle et passée, dans la société.
Dans cet essai, Titiou Lecoq aborde plusieurs points importants. Voici ceux qui m'ont le plus touché, notamment parce que l'auteur a su mettre des mots sur ce que j'exprimais régulièrement:
- La charge mentale
Qui ramasse toujours la chaussette sale qui traîne? Qui rappelle toujours aux membres de sa famille de téléphoner au médecin? De sortir le chien? De prendre du pain? Dans les trois quart du temps, il s'agit de la femme...
Sans s'en rendre compte, à force d'habitudes, la femme a appris a cumulé une charge mentale importante. Elle porte le poids du quotidien sur les épaules, sans laisser de place à l'homme pour partager ses taches. Il en va de même pour les taches ménagères. Combien de femmes préfèrent faire le ménage elles-mêmes pour que ce soit fait "comme elles veulent"?
- La parfaite ménagère
De plus en plus, nous voyons apparaître sur les réseaux sociaux des images de cette "parfaite ménagère". Bel intérieur, parfaitement ordonné, parfaitement propre, parfaitement lumineux. Repas préparé avec amour avec un Jules en fond, parce que la femme parfaite prépare toujours de bons petits plats pour son homme. Enfant parfait qui joue avec sa mère dans un univers édulcoré, ou tout semble avoir été disposé comme il faut.
Ce qui semble transparaître avec les réseaux sociaux, et notamment sur Instagram, c'est cette image de femme, bonne ménagère, bonne mère de famille, qui sait tenir une maison. Pourquoi ce retour en arrière? Pourquoi rien ne dépasse jamais?
- La place de la femme en extérieur
L'auteur met en avant un univers extérieur particulièrement axé sur les hommes, propices aux hommes. La femme est dans en une insécurité quasi-permanente.
Il ne faut pas qu'elle se plaigne de se faire insulter avec cette mini-jupe (et pourtant, la société actuelle met clairement en avant cette image d'une femme sexy, la revendique presque). Il ne faut pas qu'elle se plaigne de se faire agresser si elle sort seule après minuit (d'ailleurs, ne serait-elle pas mieux à la maison à s'occuper de son super mari et de ses super enfants dans sa maison super bien-entretenue?)
- L'agression pour les femmes
Pourquoi un homme aurait-il le droit de s'étaler dans le métro, tandis que la femme se rétracte pour éviter tout contact? Pourquoi un homme pourrait-il mater une femme, la siffler comme un clébard, l'insulter, sans que la femme ne dise rien? Pourquoi les passants laissent-ils faire ce genre de choses? Et la femme, n'a-t-elle pas le droit de ne pas se laisser faire?
Messieurs, une femme a le droit de ne pas sourire en permanence. Une femme a même le droit de sourire sans vous donner l'impression que vous pouvez vous la faire. Une femme a le droit de marcher dans la rue sans avoir l'impression d'être mater par deux pénis en érection (vos yeux salaces)... Parce qu'un regard insistant, un regard qui déshabille, c'est déjà une agression.
Libérées, le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale, est un essai bien plus complet que cela. Je n'y exprime ici que les arguments qui m'ont le plus touchée.
Mais c'est un essai qui pose les bonnes questions, et met en avant la femme actuelle, la femme pour laquelle le combat féministe n'est pas terminé. Pour que vous ne ramassiez plus cette chaussette sale qui traîne.
J'en ai publié récemment la chronique et c'est vrai qu'on parle heureusement de plus en plus de la place que les femmes occupent (ou pas) dans l'espace public, de la manière dont on est harcelées, et non pas draguées, et du malaise presque quotidien qu'on ressent à sortir de chez soi, à être toujours reluquée, scannée. C'est un essai vraiment accessible, qui m'a encouragée à lire les classiques de la littérature féministe ;)
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